Jean Luc Levoux – Artiste peintre, littéraire, musicien et inventeur

Jean Luc LEVOUX

Jean Luc LEVOUX né le 21 mai 1943

1 – Littérature

Poésies« Soleils dans l’eau » ; essai cosmologique :« Logique de l’Origine de l’Univers » ; « JACTA » ;« La légende du Dragon de la Loire » ; « Peinture Cataclysmes et Poésies » ; « Mélanges » ;« les Doryphores et les Ratanouilles » ; « On a Marché sur la tête » ; La démolition de l’homme et sa fin.

2 – Art

653 œuvres : 468 tableaux, 49 compositions, 93 dessins et 43 photos d’Art.

https://www.artsetlettresdefrance.fr/jean-luc-levoux

3 – Musique

Pratique du piano et de l’orgue.

Création du « Club Kokotskaïa » et de la « cave bleue ».

Club  littéraire et musical.

4 – Inventions

16 innovations.

Adresses :

34 Quai des Augustins – 45100 ORLEANS

16 rue de Fleurus – 75006 PARIS 6ème

Tél : 06 08 62 01 30

Email : jl.levoux@gmail.com

SOLEILS DANS L’EAU
de Jean Luc LEVOUX

Extrait de sept fascicules de 25 pages environ chacun

1 – BALANCOIRES DU PASSE
2 – JARDINS SECRETS
3 – LE CLOUTIVÔRE LAITEUX
4 – FLAGOPODES OBSCURS
5 – MOTS CARNIVORES
6 – ACROBATIES DU SOUFRE
7 – CE CRI HABILE

1 - BALANÇOIRES DU PASSÉ

TABLE DE FÊTE

Pour ce soir
Je vais préparer la table,
La nappe et les chandeliers d'argent,
Allumés de bougies en feux follets
En aventures
Et attendre les filles
Rires et bijoux
Dents cristallines
Et dormantes.

J'accablerais l'inertie du piano d'ivoire
En accords désordonnés et rompus
Par des rêves de maladresses,
Attentif à la flamme
Femmes, diaboliques
Superbes attendues,
Consoeurs de l'oubli
Au repas des noces
Du fleuve glacial
Pour des harmonies de paradoxes.

Alors je proclamerais les saisons de la Terre,
Leur richesse, pour sauver les chauves souris
En faveur desquelles les rois
Deviendront des hannetons coupables,
Bourreaux stridents des ailes de la nuit
A la lumière des filles perdues
Sans autre issue que de venir à ma table.

C'est une fête grandiose,
Les rois tenus en laisse
S'avancent sur des tortues,
Eléphants de table;
S'hypnotisent sur le nénuphar
Corolles robes,
Filles qui jouent
Espoir de capturer
L'indifférence des étalons magiques,
Rois épars de nappes froissées.

L'empire du Nombre a été proclamé
Et des myriades de bigareaucéphales
Ont accompli l'oeuvre douce
Par laquelle les tortues sont devenues des dieux.

Mais, surgissant d'un placard,
le malencontreux venu
A mis ses doigts innocents sur l'interrupteur
Et le lustre de l'opéra s'est allumé...
Lueurs et clartés ont ébloui
Ces petites choses de l'ombre, perdues
Si jolies, perdues...

Jean Luc LEVOUX

 

LA FUITE DES TEMPS

La fuite des temps
N'avait d'autres soleils
Que nos émerveillements
Et sur les pavés de silence,
La pluie , régnait en mystère
A la poursuite de l'amour.

Des paysages secrets regagnaient les mousses
Ramifiant les toits en labyrinthes du jour...

Un pas, un regard,
Mouillée la pluie tombée
Hagard le visage
Expressions de souffrances
La pluie pense.

Encore de gris et de bleus
La lumière célébrait sa pâleur
Sous des lumignons apeurés
En bouquets intermittents
D'iris aux corolles penchées.

Le temps encore une fois
Avait pris parmi les jours
La patience de semer les cieux
De sphères inexplicables,
Dévorant l'infini par coeur
Et repliant ses arcanes
Pour un autre voyage
Il nous laissait en tête à tête

Parmi nos yeux
Qui n'avaient d'autres soleils
Que nos émerveillements.

Jean Luc LEVOUX

 

ORÉE DES HEURES TARDIVES

Il est tard,
Heure rouge des bougies noires
Eclairant des tables impassibles
Aux étincelles d'or qui égarent les bêtes.

Un dernier oiseau frôle le ciel sombre
De la fenêtre ouverte,
Une aile de vie toute chaude
S'enfuit avec les nuages orangés
De soleils d'horizons très colorés.

Il est tard, je finis d'écrire
Mes existences séparées.

J'ai vécu des siècles anciens,
Mes souvenirs sont plein de parfums
Mon imagination pleine de noms de fleurs
Et de jardins.

La corolle des images sereines
Tout au long de mes existences
Nage sur le lac très calme
Des souvenirs d'enfance.

Il est tard,
Les années prennent une à une
Des carapaces d'infini,
S'achèvent les soirs de lune
A mesure que devient en moi
Le moi d'un autre plus âgé.

Il se fait tard,
L'aile de vie passe
Au cours des soirées oblongues
Se dérègle un théâtre
Qui invente son bonheur.
Il ne faut pas regretter
Les oiseaux de nuit
Demain il seront la musique
Et le tableau des heures
A l'orée des fables tardives
Pour apprivoiser des lenteurs.

Jean Luc LEVOUX

 

2 - JARDINS SECRETS

APRÈS LA GUERRE

Après la guerre
Le printemps se fait attendre.
Dans le salon rose bleu
Eclatant de dorures et de miroirs
Les roses reprendront des couleurs;
Et des tâches de brillances
Délicatement passées
Auront des luminances
Inhabituelles.

Après la guerre refleuriront
Les jeunes filles légendaires
Qui hanteront de musiques romantiques
Ces impressions
Pour danser sur des rêves, ...des rêves...

L'arbre noir du dehors gris
Redeviendra le cerisier du Japon
Que nous verrons
De ces fenêtres, espérance,
Quand voleront les fleurs roses
Et les branches bleues
Qui agaceront les jupons
Des jeunes filles légendaires,
Quand sera finie la guerre.

Jean Luc LEVOUX

 

HIVER

En arc en ciel rosés
Aubes grises et blafardes
Des froids suspendent l'immobilité
En bohèmes chantant des aquilons.

Reviennent les hourvaris de saison
Et grincent des feux de paroles
Frappant aux vitres de nocturnes
Qui s'éteignent et s'affolent.

Aux amours se consument
D'aveuglantes pâmoisons
Sur des réceptacles frais
Lissant la glace d'un hiver
Où patinent les fées.

Jean Luc LEVOUX

 

ROBE DE PROIE

Elle avait une robe de mante religieuse
Et un châle pourpre à perles noires.
Son pas de groseille
Reflétait un vagabondage fabuleux
A travers des coups d'oeils entendus
Sur l'ésotérisme d'un voyage
Aux nuits blanches.

Le mouvement des îles
Troublait les volutes de son charme,
Des navigateurs de philosophies
En recueillaient le bruit.

Le crissement de l'acier
Sur des chairs à plaisir
Drapait lourdement
L'outrage des flammes de nuit
Qui resserraient les plis
De sa robe de proie.

Une pluie de safran
Rythmait le leurre
De vagabondages forcés
Sur des manèges d'escogriffes
Envoyés par des philosophes de balais.

Quand le galet fut rond
Elle fit un noeud à son châle pourpre,
Et déposa les pierres froides
Sur des mâts partagés.

Dés lors on entendit parler
Des sources éparses
Où se martelaient des ivoires
Que la vase des ténèbres
Rendait déshabillés de soleils.

Des poètes fous se suspendirent
Aux chansons du vent
Et leurs âmes sèches
Froissaient la liqueur
Des amours de groseille
Constellant les nuits blanches
De plaisirs capricieux,
Mais insoutenables.

Elle n'avait plus
Sa robe de mante religieuse...
Et sa carapace
Etait le prestige
D'une porcelaine bleue.

Jean Luc LEVOUX

 

LES BELLES MATINEUSES

Les belles matineuses
Ont des bouquets de glace
Quand les épis d'or de leurs yeux
S'approchent de vous
Avec une certaine menace.

En robes de contes de fées,
Longues et dentelles,
Leurs gants glacés
Tiennent le poignard de la volupté.

D'un sourire éternel, elles avancent,
Légères et cruelles,
Comme des images à gagner.

Les bouquets de glace
Sont mis, là,
Au jardin des espaces à glaner
Et le givre des lèvres fugaces
Blanchit l'anémone des baisers.

Les belles matineuses
Sont des fleurs à semer
Qu'en son repaire
Le démon des glaces
A oublié.

Sombres et blanches, les dentelles
De ces dames
Ont des reflets de flamme
Qu'il est néfaste de noyer.

Les belle matineuses
Ont l'air embué des vasques
Eau des rêves
Qu'au matin la nuit a laissé voguer.

Leurs bouquets de glace
Empreints de nacres
Oeil bleu du désir
Jette des volutes de sacre
Pour des amours devinés.
Ces corolles de jardins imaginaires
Sont autant de rosées
Que les belles matineuses
Goûtent de leurs lèvres irisées,
Et dispersent de leurs doigts fins
Dans des gazons venimeux.

Dés lors la beauté absolue
Devint grandiose
Pendant que des musiques
Eteignaient des étreintes nues
Au regard des pierres laiteuses
Jetées par des suppliques
Sur des chairs orageuses.

Toi, belle matineuse.

Jean Luc LEVOUX

 

LÉGENDES

Vagues
Rampent de flammes en algues,
Abîmes d'émeraudes lointaines,
Glanent, profondes eaux d'océans,
Des récits du début des vivants.

Nos turbulences aveugles
Lancent des poignards
Aux éléphants de l'eau.

Sacrées de mouvances obscures,
Le pli des algues creuse
Des demeures légendaires
Où déjà des cloches englouties
Font sourdement surgir le bronze
Aux sonorités de batailles.

Des lunes voraces
Annoncent les vagues
De la Victoire.

Dans ces paysages de désespérances
Naviguent des solitudes
Se jettent des sortilèges
Craintes des chemins dérobés.

Serties d'émeraudes éteintes
Le feu de nos victoires,
Egaille des horreurs
Pour des errances feintes
A la panoplie des armes
Qui font sonner les heures.

Dans la lumière froide des abîmes
Brille, hagard,
Réside le regard,
Nuances d'une brume sublime
Suppliant la plénitude
Pour des horizons de légende
Fait tourner la lune
Sur des univers .inventés
Médite dans ta cellule,
Le conte qui t’a égaré.

Vagues et algues brunes,
En plissements de rochers,
Glanent les océans
De nos désespérances,
Pour des légendes
Qui n'ont jamais existé.

A Saint Malo.

Jean Luc LEVOUX

 

3 - LE CLOUTIVÔRE LAITEUX

LA SPIRALE DE L'ESCARGOT

J'aurais,
Dans la spirale de l'escargot
Les faces multiples du cube
De la mémoire.
Au privilège des sonates impossibles
La mélodie des vagues de la mer
Serait le sortilège d'un calice.

Irons, par delà les mots
Le souvenir des ailleurs de liberté
Profondeur des cubes
Où se cacherait la femme des vagues
Dont le souvenir serait une étoile.
Cette mystique des renaissances multiples
Conduisait le Dominateur
A disséquer l'escargot
D'une philosophie postérieure,
Et des sentiments nostalgiques
Effeuilleront la spirale
Des musiques
Dont la sonate
Serait impossible.

Jean Luc LEVOUX

 

PLOMB SECRET

Les hésitations magnifiques du plomb
Remplissait des barques à chanter
De larmes lourdes et brûlantes
Calcinant le bois d'automne
En senteurs de champignons.

Des chiens aboyant au loin
A la naissance des brouillards,
Faisaient frémir le ciel ,
En ses replis de langueur.

Pour l'automne que nous avons vécu
Disparaissaient des gestes inachevés
A la fin desquels le pouvoir de l'être
Aurait du atteindre
L'angle absolu des méditations.

Cette sourde lourdeur de l'automne
Avançait sans bruit
Dans l'allée ,du château de sagesse
Aux tours noyées
Rouges d'un ciel répandu
Nénuphar à l'envers.

Des massifs de terre recueillaient
Au gré des airs tombants
La mousse odorante du vent
Feuilles de couleur,
Papillons morts d'oublis,
Feuilles rouges et jaunies,
Le temps n'est plus ,
Que reflet de l'idée.

Larmes après larmes,
Les mondes s'usent
Pour écrire des grimoires éternels
Où seront précipités
Encore des univers et du sel..

En pages obscures reviennent les arbres,
Caparaçonnées d'écailles clouées,
Craquant sous les coups d'épées
Quand la chair combat son Léthé,
Sceptre de plomb
Qui déclame l’oraison.

Jean Luc LEVOUX

 

L'IMMORTELLE

Nos gestes étaient lents
Etudiés dans le rythme
De ces temps suspendus
Compromis entre le désir
Et l'éternité.

Confondus et nébuleux
Nos rêves , géométries
Hétéroclites et vides,
Bleus et verts ou cassés
Ainsi que les mots de la mémoire,
Mots interdits.

Soeur flamboyante et sage
Tes lèvres closes attirent
Des machineries énigmatiques,
Et désagrègent vers ta transparence.

Les soleils de tes mains
Rejoignent l'indécelable..

Presque romantique
Prêtresse des insectes
Ta vertu emphatique
Triomphe de l'anarchie
Quand la corolle des ombres
Enlace l'oeuvre que nous accomplissons
Dans la perfection figée
d'un érotisme imaginaire.

Le silence se fit
Prêtresse artificielle,
Car aucun récit, aucun poème,
Ne pourra supporter la mémoire
De l'image que j'avais de toi
L'IMMORTELLE.

Jean Luc LEVOUX