Nadège Cheref – Poète et Directrice de publication de revue de poésie

Nadège Cheref : Née en 1974, je vis actuellement à Sète. Avec un premier poème écrit à l’âge de 8 ans, la poésie n’a jamais cessé d’être mon amie. Influencée par la poésie américaine, je prône une poésie libre de toute contrainte où l’imaginaire et la réalité se mêlent pour laisser place à la quintessence des sens. Je publie régulièrement dans diverses revues et anthologies poétiques. Membre de la Société de poètes Français en 2023. Lauréate des « Nouvelles Voix d’ici » de la Maison de la Poésie de Montpellier et actuellement Directrice de publication de la Revue Lichen depuis août 2023.
Contact
Email : lichenrevue@gmail.com
Bibliographie
Publications revues
- Revue Cavale ( Quebec) 2021-2022 (Octobre, novembre, janvier, Avril (2 poèmes), novembre, mai 2023).
- Revue Lichen 2022 N° 73, 74, 75, 76 / 2023 N°81, 82, 83, 84, 85 / 2024 N° 93 et 96.
- Revue Libelle Février 2022.
- Revue Traction-Brabant Février 2022.
- Revue SPAC (Cameroun) Octobre 2022.
- Revue Florilège N°189 Décembre 2022, N°190 Mars 2023, N°191, 192, 193 et 194 (2024).
- Revue Verso 5 poèmes N°195 décembre 2023.
Publications ouvrages collectifs
- Anthologie Flammes vives Tome 2 1er semestre 2022, Editions Flammes Vives.
- Anthologie « 1001 plumes »2022, Editions Selaprod.
- Anthologie meilleurs poèmes Prix international Arthur Rimbaud 2022, Editions Yellow Concept.
- Recueil de poèmes (collectif) Collection L’aéro-page Les poètes de l’amitié- Poètes sans frontières. Editions France Libris 2023.
- Recueil de poèmes (collectif) Poèmes pour l’Ukraine Les poètes de l’amitié- Poètes sans frontières. Editions France Libris 2024.
Récompenses
- Prix littéraire conte « Hans et la déesse des Océans » Arts et lettres de France Bordeaux 2021.
- Prix littéraire poésie libérée « La chair équivoque » Arts et lettres de France de Bordeaux 2022.
- Lauréate « Nouvelles Voix d’ici » session Automne 2022 – Maison de la poésie Jean Joubert de Montpellier.
- 1er Prix, Plume d’or, concours de poésie illustrée, Lannemezan. Pour le Printemps des poètes 2023. Thème : Frontières.
Lectures
- Maison de la poésie Montpellier pour les « Nouvelles voix d’ici » 2022.
- Maison de la poésie Montpellier pour les « Les nuits de la lecture » 2023.
- L’art s’expose – Arts 7 en scènes : lecture vernissage et avant-concerts Juillet 2023.
- Festival des Voix Vives – Juillet 2023 – Lectures.
Expositions
- L’art s’expose – Arts 7 en scènes du 17 au 30 juillet 2023 Salle des pèlerins Notre Dame de la Salette Sète.
- Les équinoxes d’arts 7 du 20 au 29 septembre 2023 Salle de la Macaronade Sète.
Poèmes Nadège Cheref
La nuit est furibonde ce soir,
sanglante et suffocante.
Je m’accroche à son soupir,
comme à un rien indolent.
Un soupir de macchabée.
A travers l’air diaphane et cynique,
je bois la dernière goutte de bonheur.
La goutte du condamné.
Comme un sursaut d’hirondelle saisi par le vent,
mon regard d’effroi attrape la lune.
Et dans chaque mouvement céleste,
fleuri par le temps,
je vois un fil au dessus de vos têtes,
et ce fil m’éloigne de vous,
comme l’aube qui disparaît dans les mailles du soleil.
Et dans ces moments de silences fébriles,
mon amour,
j’oublie que je t’aime.
Nadège Cheref
Crachez-moi au visage !
Quand vous me crachez au visage,
j’entends le chant des fous
chasser la lumière de vos yeux.
Et souvent,
misanthrope damnée que je suis,
je me demande ce que je fais parmi vous.
Et comment je pourrais dans un délire disloqué,
sucer jusqu’à la moelle chacun de vos vices.
Une chose est sure, c’est que je veux être seule,
parmi les oiseaux qui trottinent sur l’eau pâle,
et qui jettent les étoiles à la vie.
Et quand la nuit verse ses larmes,
sur vos peurs invisibles,
et que l’obscurité a des allures,
de danse nuptiale,
je chante les racines des arbres,
qui gravitent comme des orbites,
autour de ma silhouette de feu.
Nadège Cheref
Ne me demandez pas
Ne me demandez pas
pourquoi,
à chaque vol d’oiseaux éreintés,
fuyant dans le ciel lunaire,
je touche du doigt,
la beauté,
et la volupté,
comme une petite mort lubrique.
Ne me demandez pas pourquoi,
lorsque je vous écoute,
je me sens
dépouillée de mon écorce,
nue et blessée,
tel une éternité consumée.
Et quand je vous observe,
fantômes immuables,
devant vos écrans bleutés
chargés de propagandes obscènes,
ou d’illusions virtuoses,
je préfère me blottir,
dans la réconfortante rhétorique de Chomsky.
Ne me demandez pas pourquoi,
quand je descends les plaines arides
et dépeuplées de mon enfance,
mes larmes ont le goût
de la poussière et du chaos,
comme le souffle âcre du crépuscule.
La lune est triomphante ce soir !
Oscillante et gémissante,
ocre et nacrée,
Elle doit avoir le goût d’un sucre d’orge…
Vous ne croyez pas ?
Je me sens lasse.
Si lasse.
Par pitié !
Demandez moi seulement
pourquoi la vie exhale
les sens de l’envie,
la douleur d’être aimée
tapie dans la désuétude,
la joie fugace et aveugle
d’être suspendue dans le néant,
en attendant la fin.
Nadège Cheref
Si je devais partir
Si je devais partir,
ce serait pour écumer tous tes sarcasmes,
sous ma langue sableuse.
Si je devais partir,
j’inventerais le chant des abeilles,
pour balayer ton mépris.
Si je devais partir,
je m’envelopperais d’un manteau de nuit,
pour me baigner dans tes yeux,
et fuir le silence.
Si je devais partir,
je nouerais mes blessures autour de ton cou,
comme on enflamme un brasier d’amertume.
Oh, j’aimerais tant partir !
Partir, pour ne plus te désirer.
Et si je devais rester,
injustement rester,
je dresserais les ailes du désespoir,
devant l’horizon de tes songes,
pour ne plus jamais pleurer
Nadège Cheref
L’ivresse de ma solitude
Je vis la solitude,
et l’ironie sournoise de vos sens,
comme le tourment d’un oiseau ivre.
Mais par dessus tout,
j’aime l’agitation exquise,
de mes paupières à la surface du vent
et l’allure insensée de ma peur,
qui disparaît sous mes pas.
Et quand la liberté me brûle,
mon crâne suspendu
par le temps perfide,
rage de ne pouvoir s’assoupir,
sous les flots ingrats du soleil.
Nadège Cheref
Il est encore en moi,
il a creusé mon cœur d’un vide insoluble
et ses baisers de pacotille dansent sur ma peau,
comme la caresse d’un paradis funeste.
Des visages sans bouche hurlent dans le silence,
en réinventant la musique de ses doigts,
sur la corde douce de l’enfer.
Il me hante.
Mon désir me hante.
Il me faudrait juste,
fragile,
embrasser sa peau d’ange blessé,
tressaillir et mourir,
comme un océan qui se déchire.
Nadège Cheref