François Carrière – Lord de Glencoe of Blairadam – Artiste Peintre polymorphe
« Il ne peut y avoir d’existence sans raison »
(Vincent Van Gogh)

François Carrière, né à Lille (France) en 1959, je vis et travaille en Dordogne depuis 1995.
Autodidacte, ce que j’ai appris du dessin et de la peinture n’est que le résultat des nombreuses heures que j’ai passées, enfant, derrière l’épaule de mon oncle et parrain, Joël Carrière, alors étudiant aux Beaux-Arts de Lille.
Très vite, ma scolarité m’a servi d’initiation à la caricature. Agé d’une quinzaine d’années, je commence à dessiner à l’encre de Chine. Mais, sous la pression familiale, ce n’est pas une carrière artistique qui m’attend. J’entre en en Faculté de médecine où j’échoue faute de motivation.
Devenu infirmier hospitalier, puis exerçant à domicile, j’extériorise le trop plein émotionnel à travers de grands dessins, toujours à l’encre de Chine. Mes créations sont épisodiques, espacées parfois de longues périodes de silence, mais elles ont ce trait commun de relever très souvent d’une thérapie exutoire.
En 2014, à l’occasion d’un déménagement, je passe à la couleur pour la décoration de mon nouveau lieu de vie professionnel (3 toiles).
En Janvier 2022, je prends ma retraite professionnelle et syndicale.
Progressivement, 62 années de « dossiers de vie » classés sans traitement remontent de mes archives mentales. La vision que j’ai de moi-même se dégrade et à l’été 2022 le diagnostic de dépression sévère est posé.
A la thérapie psychotropique, s’ajoute une psychothérapie de plusieurs mois. En septembre, je prends mes pinceaux pour me lancer, comme un besoin de me défier, dans une aventure picturale qui me permet d’en appeler à ce qu’il reste en moi de résistance.
Il n’est pas question ici de tomber dans un pathos qui se servirait du mythe populaire de l’artiste maudit, condamné à souffrir d’une manière ou d’une autre pour créer, mais de comprendre ce qui m’a amené à la création.
Dans sa conception romantique, l’artiste maudit est un créateur marginal, refusant de suivre les règles du monde et de l’art pour s’émanciper du dictat de la bourgeoisie imposant ses codes à l’art et à l’artiste.
En ce qui me concerne, en tant que peintre autodidacte, mon travail se caractérise plus par une méconnaissance des codes que de leur rejet. Quant à la marginalité, elle m’a très tôt attiré dès lors qu’elle s’appuyait sur une démarche esthétique et insolente, voire provocatrice.
Dans mon sursaut artistique, je me suis reconstruis en recherchant la vie propre de mes toiles pour tenter d’y trouver mon « âme » et d’aller ensuite, au-delà de ma propre identité, à votre rencontre.
Entre l’automne 2022 et l’hiver 2023, je choisis, pour je ne sais quelle raison, de travailler avec du café. J’expérimente, encore et encore, sur un panel de matières jusqu’à obtenir une certaine maitrise des textures de fond dans lesquelles le café, comme un fleuve en crue, fraye son chemin.
Mais l’hiver 2023 est là, pluvieux et triste, et mes anciennes amours me rappellent à me souvenir de mes émois devant les toiles de Van Gogh.
J’entre alors dans une période couleur qui « « fleurte » avec un post impressionnisme assumé.
C’est une période très productive où la perspective de travail a changé ; je ne suis plus soumis au bon vouloir des égarements du café mais maître des sujets que je veux illustrer. Reste à bien les choisir….
La question du style est alors fort présente : faut-il m’inscrire dans une peinture reconnaissable qui fera dire aux gens « ça c’est du De Glencoe » ou continuer à partager mes émotions brutes sur la toile ?
Après plus d’une quinzaine d’expositions en un an et demi, les échanges avec le public me poussent à suivre la voie de la liberté d’une expression plurielle. En cela je suis conforté par mon mentor, David Bowie, qui disait « Never play for the gallery ». Je peins avant tout pour mieux me connaître et pour m’aider à entrer dans une relation véritable, intime, avec mes « regardeurs ».
C’est dans ce développement que, depuis quelques mois, j’accompagne certaines toiles d’un cartel, en prose ou en vers, qui vient souligner le sens à donner à une toile et évite à « mon public » de se limiter à sa seule perception de mon travail.
Comme l’écrivait Vincent Van Gogh : « je me rends compte que ce n’est pas facile et que ce sera toujours plus difficile ; pourtant, j’espère réussir. Je suis d’ailleurs convaincu que c’est en travaillant que j’apprendrai à travailler et que mon travail deviendra progressivement meilleur et plus efficace. »
Contact
François Carrière de Glencoe
Adresse : TRELISSAC (24750) France
Téléphone : +33 06 87 72 36 14
Email : lord.carrieredeglencoe@gmail.com
Site officiel : deglencoe-artwork.com
Facebook : www.facebook.com/profile.php?id=100090858305161
Instagram : www.instagram.com/lord_carriere_de_glencoe
RED RIGHT HAND
Là d’où je viens, nulle place pour m’asseoir à la droite du Père
Le céleste trône où il siégeait depuis le Commencement
Une fois déserté fut vite occupé par ma Sainte Mère
Qui en fit sa tour d’orgueil et de commandement.
Mais la main sanglante de Dieu ayant décoché sa flèche
Tout est aujourd’hui consumé : Notre Dame à la corbeille !
De l’Autel de l’Amour il ne reste qu’une matrice sèche
Telle une figue de regrets laissée trop longtemps au soleil.
Dans la trame de mes toiles apparaissent des fantômes
Que mon pinceau, en habile chirurgien, extrait de ma mémoire.
Je suivrai la fleur et le ventre de ce précieux vade-mecum
Qui enflamme si joliment de rouge sang le monde devenu noir.
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LE FUNAMBULE DES COULEURS
Ma vie se tient devant moi, c’est un long fil de fer
Tendu par je ne sais quelle Ariane, de ma naissance à mon trépas.
J’y avance rapidement, insouciant des risques, et fier
D’une longue lignée d’artistes des cirques d’autrefois.
Funambule, Patatras ! Pouf ! Badaboum ! Tout s’instable.
Ma vie se joue désormais sans filet. Mon pinceau est le balancier.
Qui me donne la légèreté d’aller sans regarder mes pas.
Certes, sa garniture est beaucoup trop chargée pour ma sécurité
Mais il y tant de chemins à peindre d’ici à l’au-delà !
Couleurs, lumières, cônes, Patatras, pouf, badaboum
Waouh ! Aïe ! Faut pas que je déconne.
Je rêve qu’on vienne me voir pour vivre un grand frisson gratis,
Applaudir une pirouette et trembler pour une possible chute
On oubliera les pionniers, les funambulesques coloristes,
Tout en gardant secrètement l’attente d’une funeste culbute
Les rouge, jaune et bleu, Patatras, pouf, badaboum
Clap clap ! Hourra ! Aaaaah ! Tout se mélange un peu
Les lumières sont mes couleurs, mon public est dans le noir
Funambule fatigué, je cherche encore l’équilibre chaque soir
Patatras ! Pouf ! Badaboum ! Paf ! Splaf ! Bam ! Crash !
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GUEULE CASSÉE
Verdun, 18 décembre 1916
Ma chère et tendre Marguerite,
Il m’aura fallu pas moins de 300 jours et 300 nuits
Pour qu’enfin je quitte cette fosse maudite où nous pataugeons.
Depuis le premier jour j’y survis plus que je n’y vis
Loin de toi, mon cœur battait au rythme des canons.
Mais rassure-toi, je ne crains désormais plus rien :
Blessé, mais vivant, on a pris soin de me mettre en retrait.
Je peux à nouveau espérer en un lendemain
Auprès de toi ma chérie si tu veux bien m’accepter.
L’obus qui est tombé, si près de moi, tellement énorme,
Ne m’a pas seulement blessé mais a changé mon aspect.
Il a fait de moi une caricature d’un être hors norme,
Et pour ce sacrifice il ne faudra rien espérer.
Au décours des combats j’ai rencontré Guillaume, un poète,
Qui aurait su t’écrire joliment la source de mon embarras :
Comment te dire que derrière les fantômes reste caché
Un cœur qui aime encore. Le tien sera-t-il là ?
Chère Margot, je ressemble aujourd’hui à ces indigènes
Qui t’avaient tant effrayée lors de l’Exposition.
Comme eux, je suis maintenant le monstre d’une fête foraine
Qu’on appellera « Grande Guerre » lors des célébrations.
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M. BIDHAN বিধান সাহেব
S’il vous plait, ne détournez pas votre regard !
Je ne suis pas coupable de quoi que ce soit
Pour mériter votre répulsion qui me tient à l’écart
De ma vie qu’un monstre vit à travers moi.
Sous mon derme empesé, je suis privé d’expression.
J’ai oublié les sourires, les pleurs et les rires
Rien ne transpirera plus de mon suaire de peau carton
Pas même ma supplique que cesse ce martyr.
Regardez-moi dans les yeux : y voyez-vous l’azur triste
En quête du lien ténu qu’on trouve parfois entre humains
Plongez dans mes larmes bleues et soyez comme l’artiste
Qui sans peur m’a peint pour me venir en soutien.
Nous sommes des milliers, hommes et femmes,
En ces pays d’Asie où des fous vengeurs usent de fioles
Pour commettre leurs crimes infâmes
Merci l’artiste pour ce portrait…au vitriol.
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L’ENVOL DES COQUELICOTS
Auvers sur Oise – 04/11/2024
Mon cher Vincent,
Comment peux-tu supporter que ta sensibilité d’exalté
Serve de sujet d’autopsie pour ces savants, experts en tout,
Qui n’ont vécu qu’au travers de leurs livres, ignorant la beauté
Ici des blés ondulants, là celle des nuages fous.
Rien ne t’a jamais rebuté, ni le poids de ton harnachement,
Ni les cailloux des chemins autour d’Arles et d’Auvers.
Et chaque jour ta quête mystique t’a poussé plus loin, en avant
A rechercher inlassablement Dieu dans ta nature solitaire.
Au-dessus d’un champ de blé un vol de corbeaux
Aurait-il pu arrêter ton élan d’absolue perfection ?
Dans cette nature mystique où tu trempais ton pinceau
Je suis sûr que tu as trouvé l’extase et non l’abandon.
Alors j’ai peint pour toi cet « envol des coquelicots »
Bien loin de l’annonce des prémices d’un acte fatal
C’est un hymne à tout ce qui existe de beau
Dans l’abandon des vaines croyances humaines si vénales.
Tes corbeaux, devenus coquelicots, s’envolent vers le ciel.
Certains se poseront sur l’arbre des dogmes religieux,
Les plus éveillés dans leur quête spirituelle
Monteront plus haut pour se fondre dans les cieux.
Cher Vincent, la nature t’a comblé jusqu’à en être saoul
D’instants précieux où tout semblait répondre à ta caresse
Pour ton regard, ta main et ta palette de cinq sous
Cette toile est pour toi. Auvers sur Oise est son adresse
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HERBES FOLLES
Couché à plat ventre, j’ouvre enfin les yeux.
Depuis combien de temps suis-je ici ?
La lumière est douce mais j’ai l’esprit nébuleux.
Je dois me ressaisir et partir d’ici !
. Mais l’endroit est si beau qu’entouré d’herbes folles,
Mon corps se refuse à tout nouvel effort.
« Reste couché », me dit-il, « et admire la farandole
Que danse pour toi ce champ multicolore.
Oublie ta peine dans ce ciel aux teintes étranges
Et ne te soucie plus de ce que tu donnes au sol.
Demain, d’autres herbes chanteront la louange
De ton sang de soldat, versé pour la Gloriole »
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LES OUBLIÉS
La vie, si souvent rude, peut parfois un matin,
Paraître bien clémente à certains d’entre nous.
A ces chanceux, l’espoir est permis pour demain,
Devenus insouciants de leur fatal rendez-vous.
Tels ces blés que la Grande Faux vient à frôler,
Etêtant celui-ci et brisant celui-là,
Ces trois-là se regardent alors tout étonnés
D’être parmi les chaumes encore debout et droits.
Prenant pour eux seuls les bienfaits du hasard,
Vois-les ignorant pigeons et rats qui accourent !
Nettoyeurs des champs, ces funèbres charognards
Ne sont là que pour vous, pauvres blés inutiles.
Ici-bas rien n’est acquis et quel que soit l’endroit
Où l’on pousse, la mort fauche les bossus comme les droits.
La pire des existences est de mourir en vain
Car même la plus riche des vies ne vaut alors plus rien.
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LE CHEMIN D’AGUIRRE
Au secours ! Je me perds dans ma pauvre tête !
Flore et faune envahissent l’espace noir,
Où chaque instant est la fin de ma quête :
A quoi sert de te chercher si nous trouver est sans espoir ?
Suis-je même encore debout ?
Qui guide mes pas dans cet uniforme monochrome ?
Je garde un œil ouvert malgré tout
Dans un espace vert où rien ne vaut vraiment le coût.
Que reste-t-il de la Vertu ?
Marcher, avancer, aller devant, encore,
Pour gagner, dans un maëlstrom d’or, un peu plus :
Un pas vers toi, la renommée pour moi »
• Aguirre et la colère de Dieu : Film de Werner Herzog en 1972. Don Lope de Aguirre était un conquistador : un meneur d’hommes irremplaçable, un mercenaire téméraire et cruel, un aventurier parmi les aventuriers… En s’inspirant très librement de la vie de ce personnage historique, Herzog concilie poétiquement réalisme et réflexion philosophique ; au questionnement sur la nature correspond un questionnement sur la nature humaine. Loin de tout, la forêt révèle à l’homme qui s’y perd sa propre nature en négatif.
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DERRIÈRE LA FENÊTRE
Qu’y a-t-il de plus triste sinon
Qu’une fenêtre aux jours de pluie ?
Quand Elle s’en va, cette fois pour de bon,
Sans espoir de retour, l’histoire est désormais finie.
L’ombre derrière la vitre embuée,
Reste presque invisible pour tous ceux au dehors
Attendant qu’enfin Elle remonte l’allée
Une nouvelle compagne mais…la voici : la mort !
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CE SOIR, JACK EST DE SORTIE
. A nouveau demain matin tous les journaux publieront
Les détails d’une nuit sanglante à White Chapel
Où le monstre abominable que je suis (dit-on)
A commis l’impensable cruauté au fond d’une ruelle.
Savent-ils, ces pisse-copie, que la seule et vraie victime
C’est moi ! Ignorants qu’ils sont de mon désir incontrôlé
D’aimer, frapper, couper, éviscérer en un acte sublime
D’unir l’ultime dulcinée d’une nuit à son fidèle et sanglant fiancé.
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TROIS PETITS COCHONS
Trois petits cochons, gras et roses à souhait,
Décidèrent qu’un jour l’Histoire devait changer.
Fi des contes moraux pour les petits enfants,
Il était temps d’agir et du loup se bien venger !
Cachés dans l’ombre, près de la maison en briques,
Ils attendaient « grandes dents » armés de leurs seules triques.
Quand le loup s’approcha, croyant les surprendre,
Il se trouva bien rossé sans pouvoir se défendre.
Pour tous, ce fut la fin des doux porcelets
Aussitôt devenus porcs après cet épisode sanglant.
Gore il l’était, c’est vrai, et dans le monde entier,
Les victimes d’hier devinrent bourreaux à cet instant.
Partout la motivation l’emporte, et non l’union,
Au milieu d’un cul rose se cache parfois un tire-bouchon.
Si vous usez de vos atouts sans aucune crainte
Percez-en TOUS vos ennemis sans ouïr leurs plaintes.
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DESCEND ! ENCORE !
Descend ! Descend encore !
Encore plus loin, encore plus bas.
Descend dans ta cage coffre-fort,
Dans la terre tu creuseras.
Noire est ta vie, noire est la suie
Qui toujours te colle à la peau.
Suées d’efforts, la crasse noire te remplit.
Dans la terre tu es ton seul bourreau.
Descend homme ou gamin ! Descend encore !
Encore plus loin, plus bas, plus profond.
Creuse encore ! Dans la terre tu trouveras l’or.
Descend ! Plus bas t’attend un repos profond.
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SOUS LE LIT
La nuit vient et tu n’es pas encore endormi.
N’aies pas peur petit garçon. Sous ton lit,
Méchants loups, sorcières et ogres de toutes sortes
Se sont cachés, attendant que le jour les emporte.
N’aies pas peur petit garçon. Maman est là,
Maman sera toujours là
Maman sait comment te protéger des noires idées
D’un jour tomber en amour et vouloir la quitter ;
Maman domine tous les monstres du 6ème (*)
Qu’elle a placé dans ta jeune tête de bohême.
N’aies pas peur petit garçon. Maman est là,
Maman sera toujours là, avec les monstres.
(*) Allusion à Mara, « roi démon du 6ème Ciel » que l’on retrouve dans les cultures anciennes bouddhistes et pagano-chrétiennes où il personnifie les passions et les objets du désir
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VINCENT 2050
Auvers sur Oise – 29/07/2050
Mon cher Théo,
Etonnamment, les années ont passé plus vite que nos vies
Dans ce linceul où le lierre nous a tous deux réunis.
J’ai pu, une fois encore, échapper à mes gardiens,
Qui me maintiennent ici, selon eux, pour mon bien.
Le monde n’est plus le même et j’ai du mal à reconnaître
Les beaux paysages d’antan, il me faut bien l’admettre,
Les couleurs d’Arles et d’Auvers ont disparu, balayées
Par d’infâmes endroits emplis de noires fumées
Peux-tu m’imaginer portant un masque pour respirer
Dans cet enfer que l’homme construit et qu’il appelle progrès ?
Que sont devenues mes chères toiles, les témoins de ma quête,
Celles qui me menaient à Dieu grâce à un verre de piquette ?
Toutes sont enfermées, comme nous, dans des tombeaux étroits,
Où le prix de chacune me fait trembler d’effroi.
Theo, je n’ai pas pu peindre en ce lieu maudit
Où les esprits s’enferment dans des écrans la nuit.
Point d’étoiles brillantes dans ce ciel sans espoir
Point de lueur, je suis seul face à mes démons noirs.
Mon cher Theo je laisse sur ce vieux mur
Non pas mon nom mais une signature
Témoin de mon passage en ces temps corrompus
Où ce qu’on appelle un « tag » vaut parfois plus que mon cul.
Restons là, sous le lierre, main dans la main unis
Et n’en bougeons plus jusqu’à ce qu’on nous oublie.
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LE FRUIT BÉNI DE VOS ENTRAILLES
Ah Mani ! Comme tout semble simple avec toi.
Non content d’être artiste, il t’a fallu penser
Qu’il était nécessaire pour ce monde de trouver La Voie :
Celle de la Lumière aux Ténèbres opposée.
Ta conception du monde, apparemment simpliste, a perduré,
Et ta croyance manichéenne partagée, entre purs et Parfaits.
« Les Albigeois » les avaient-on nommés,
Pour ainsi pouvoir mieux les torturer puis les bruler.
Qu’avaient-ils fait, sinon que de voir en cet univers de matière
L’image des Ténèbres et de tout ce qui nous y enchaine :
Nous, humains, nous sommes tant éloignés de la Lumière
Que nous ne prions plus par l’Eglise et subissons l’anathème.
Mani, aujourd’hui encore, subsiste le souvenir de ta pensée
Et les siècles n’ont pu complétement t’effacer.
Je me questionne sur cette époque et la façon de développer
En moi ce besoin d’une pure spiritualité.
Les dogmes sont pourris : leurs vices et leurs secrets puants
Trouvent toute leur gloire dans les gros titres des journaux.
A qui désormais faire confiance, parmi ces charlatans
Des cultes obsolètes qui sourient encore aux dévots ?
Mani, tes femmes étaient Parfaites car toutes pures.
En elles grandissaient les graines qui rédimeront
Le Mal dans l’Homme pour atteindre l’immatérielle Terre Pure
Au travers des entrailles que vienne le nourrisson !
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