Page 29 - Traité de versification, métrique et prosodie
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                           J’avais craint, au début, de longer des abîmes         D
                           Où, poète imprudent, je tomberai de haut,              E
                           Faute d’avoir trouvé des vers assez sublimes.          D

                           Aucun piège venant, j’en déduisis bientôt              E
                           Que son rythme facile insufflait de la grâce           F
                           A mes vers qui logeaient comme en un entrepôt.         E

                           Simple, élégante, en vrai : chanson de grande classe !  F
                           (Franck Lafossas)

          4-12 Le triolet (ou rondel simple)
          En octosyllabes, sur 2 rimes seulement.
          Composé habituellement d’une seule strophe de 8 vers, huitain, aux rimes ABAAABAB,
          Mais il n’est pas interdit d’en juxtaposer plusieurs, ayant chacune son propre système de refrain et son
          propre couple de rimes.
              er
          Le 1  vers se répète comme un refrain au 4 ème  et au 7 ème .
          Le 2 ème  vers se répète comme un second refrain au 8 ème .
          C’est une chanson amusante et légère. Tentons de la réussir, sur une seule stance :
                               Tentez le triolet

                           Tentez d’écrire un triolet !            A1
                           Ne craignez : c’est chose facile,       B1
                           Vous n’écrivez qu’un seul couplet.      A
                           Tentez d’écrire un triolet.             A1
                           Sur deux rimes en chapelet,             A
                           Il suffit d’un refrain habile :         B
                           Tentez d’écrire un triolet !            A1
                           Ne craignez : c’est chose facile.       B1
                           (Franck Lafossas)

          4-13 La villanelle
          En vers de 7 pieds, composée d’un nombre illimité mais impair de tercets.
          Les rimes de ces tercets sont croisées en A B A ,
          Ces tercets sont conclus par un quatrain en A B A A.
          Elle repose donc sur uniquement 2 rimes qui se répondent en A B A tout au long des tercets, la rime B se
          plaçant 2 ème  dans le quatrain.
          Elle débute de préférence sur une première rime A féminine mais cela n’est pas obligatoire et notamment
          Théodore de Banville ne respectait pas cette règle.
          Le premier tercet commande la villanelle puisqu’il va définir les vers n 1 et 3 qui reviendront ensuite en
          fin de chacun des autres tercets, en alternance.
          Ces règles peuvent paraître compliquées mais en fait elles sont très simples, par exemple :
                               Oradour, ton nom se crie

                           Oradour :"ici l'on prie".               A-1
                           En patois, lieu d’oraisons,             B
                           Pardonnez, si je le crie.               A-2

                           Même la Glane est aigrie,               A
                           Nul ne vient plus aux poissons,         B
                           Oradour :"ici l'on prie".               A-1
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